La tradition de la crèche

La tradition de la crèche

Modernes et épurés, classiques et réalistes, un peu kitsch et tout dorés, en terre cuite, en plâtre ou en plastique : le choix est varié en matière de figurines pour installer la crèche à la maison. La tradition nous rapporte que c’est saint François d’Assise qui, le premier, a eu l’idée de créer une crèche.

En ce troisième dimanche de l’Avent, le moment est maintenant venu de sortir les santons du carton où ils dorment depuis un an. Après avoir retiré le papier journal ou le papier de soie qui les protège, il faut réfléchir à la disposition. C’est ce que nous avons fait dans l’église depuis le début de l’Avent.

Peut-être avez-vous les populaires santoun de Provence (des ‘‘petits saints’’). Alors vous pourrez suivre la tradition : chacun quitte sa maison, ses affaires et, chargé de présents, se met en route pour venir adorer le Divin Enfant. Tous vos santons seront donc tournés dans le même sens, convergeant vers la crèche. Dans l’histoire de la Pastorale des santons de Provence, même le boumian qui faisait peur à tous s’est ouvert à la grâce. Il change de vie et vient se prosterner aux pieds de Celui qui est né pour le sauver. D’un cœur unanime, tous chantent leur joie, et vous invitent à vous joindre à eux.

Il existe une autre tradition, sans doute moins connue chez nous en France : celle des pastori napolitains. Bien sûr, dans les crèches napolitaines la Sainte Famille est là, mais comme reléguée dans un petit coin. Il faut la chercher, tout environnée qu’elle est par une foule de personnages vacants à leurs occupations, d’abord préoccupés par leurs affaires personnelles. Dans ce fourmillement, beaucoup passent d’ailleurs leur temps à boire, à manger, à jouer et à dormir. Que leur importe que là, tout près, cet Enfant soit né pour eux ? Peut-être ne le savent-ils pas. Personne ne le leur a dit. Peut-être n’attendent-ils pas d’être sauvés…

Alors comment sera la crèche que vous installerez dans votre maison ? Comme un miroir de votre propre attente de la venue du Messie, ou comme celui de notre société qui cherche le salut, mais sans avoir encore découvert qu’il est déjà là, au milieu d’elle ?

Père Yannick Soufflet