Une année de jubilés.

Vous savez que cette année 2025 est marquée par le Jubilé à Rome, qui a lieu tous les 25 ans depuis 725 ans. Il s’agit donc d’une tradition très ancienne. Dans l’histoire de l’Église, le premier jubilé a ainsi été célébré en l’an 1300, par le pape Boniface VIII. Mais l’origine est bien plus antique encore puisqu’elle trouve ses racines dans la Loi de Moïse : « Vous ferez de la cinquantième année une année sainte, et vous proclamerez la libération pour tous les habitants du pays. Ce sera pour vous le Jubilé : chacun de vous réintégrera sa propriété, chacun de vous retournera dans son clan. Cette cinquantième année sera pour vous une année jubilaire. Le Jubilé sera pour vous chose sainte. » (Lv 25, 10-12). La trompette avec laquelle on annonçait cette année particulière était une corne de bélier, yôbel en hébreu, d’où le mot jubilé. On parle aussi d’Année Sainte. Le sens du Jubilé est en effet de nous encourager dans notre chemin de sainteté, par la fréquentation des Sacrements de l’Eglise, par les œuvres de miséricorde et de Charité, et par les grâces particulières, en particulier l’indulgence plénière, qui sont données en cette année. C’est aussi le but du pèlerinage jubilaire à Rome, avec le passage des Portes Saintes des quatre basiliques majeures : Saint-Pierre, Saint-Jean de Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs. Ce passage nous rappelle que le Christ est la vraie Porte qui nous ouvre à la Vie éternelle et nous fait entrer dans la communion avec Dieu.

Avec une quinzaine d’étudiants de la paroisse nous répondrons donc à l’appel du pape François à nous rendre à Rome pour le Jubilé des jeunes, du 28 juillet au 3 août (nous vous remercions déjà pour l’aide que vous leur avez apportée la semaine dernière lors de la première vente de gâteaux).

Les grâces de Dieu ne sont toutefois pas réservées à ceux qui pourront se rendre à Rome, fort heureusement. A Paris, chacun pourra les recevoir en allant en pèlerinage dans l’une des basiliques : Notre-Dame, le Sacré-Cœur ou Notre-Dame des Victoires. Pour notre paroisse, c’est ce que nous vivrons ensemble le samedi 29 mars prochain à la cathédrale Notre-Dame.

Enfin, lors de notre pèlerinage de l’Ascension (inscription avant le 14 mars) nous irons cette année en Bretagne, précisément au sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray qui célèbre aussi un Jubilé en 2025 : les 400 ans de l’apparition de sainte Anne à un agriculteur. Parmi les signes qu’elle donne, il y d’abord un cierge, puis une fontaine et enfin une demande : « Yves Nicolazic, ne craignez rien ; Je suis Anne, mère de Marie. Dites à votre recteur que, dans la pièce appelée le Bocenno, on a construit autrefois, même avant qu’il y eut un village, une chapelle dédiée en mon nom. C’était la première de tout le pays. Il y a 924 ans et 6 mois qu’elle est ruinée. Je désire qu’elle soit rebâtie au plus tôt, et que vous en preniez soin, parce que Dieu veut que j’y sois honorée, Dieu veut que vous y veniez en procession ». Un cierge, une fontaine et finalement la demande adressée au curé de construire une chapelle et d’y venir en procession… Voilà qui nous rappelle singulièrement ce que nous avons découvert l’an dernier avec la Vierge Marie, fille de sainte Anne, lors de notre pèlerinage à Lourdes. A notre tour, nous mettrons nos pas dans ceux de tant de pèlerins venus là-bas depuis 400 ans pour marcher vers la sainteté.

Père Yannick Soufflet +