Croix glorieuse

Victoire, tu règneras. O croix, tu nous sauveras.
Dans nos esprits, la croix est liée au Vendredi Saint. Et le Vendredi saint reste une méditation sur la «souffrance » de la Passion, même si l’évangile que nous lisons ce jour-là met en avant la « royauté » de Jésus.
La croix que nous célébrons ce dimanche n’est pas celle de la souffrance, mais celle de la gloire et de la victoire. La croix est le lieu de la victoire du Christ. La croix, c’est le signe du salut. L’apôtre Paul, s’adressant aux galates, leur disait : « Que notre seule fierté, soit la croix de notre Seigneur Jésus Christ.
En lui, nous avons le salut, la vie, la résurrection ; Par lui, nous sommes sauvés et délivrés. »  (Ga, 14). Contempler la croix, c’est contempler le mystère de l’amour de Dieu, révélé par son Fils, Jésus Christ qui offre volontairement sa vie pour nous sauver. Sur la croix, le Fils de Dieu juge le « prince du monde » et
dévoile la malice du péché. Du haut de sa croix, il attire tous les pécheurs : « Pour moi quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » (Jn 12, 32) et leur révélerai l’ amour du Père qui l’ a envoyé.
Le serpent de bronze de l’Ancien Testament (Nb 21, 4b-9), annonçait déjà le sens de la croix glorieuse.
Pour sauver leur vie, Dieu, dans sa bonté, proposait à son peuple coupable mais repentant, un moyen très simple : regarder un serpent de bronze placé au sommet d’ un mât. Quand on était mordu par un serpent et qu’on regardait vers le serpent de bronze, on ne mourait pas. On conservait la vie. C’est là une image saisissante du mystère de la croix glorieuse, dressée sur le calvaire. Là où la mort a conquis l’espace, la vie surgit de nouveau, l’ennemi victorieux est vaincu. La croix du Christ est le trophée de sa victoire sur la mort.
Ce qui fait la valeur de la croix du Christ, ce n ’est pas d’abord, les souffrances du crucifié, mais la passion de l’amour. Ses plaies sont les conséquences d’un amour sans mesure. Nous chrétiens, nous regardons cette croix comme un signe de guérison et de salut. Elle devient, disait le cardinal Marty, la «clef qui ouvre les portes de la prison, qui brise le cercle infernal » ; C’est de cette espérance que nous avons à témoigner auprès de nos frères et sœurs qui souffrent moralement et physiquement.

père Placide Aimé +